Soif de l’or : elle est dans l’ADN des Suisses

goldDès l’Antiquité, les Suisses récoltaient de l’or. Pas étonnant que leurs banques se portent bien.

  • Bonne nouvelle, chérie ! Nos actions de la Banque Rösti & Co. ont bien progressé et nous allons toucher un dividende substantiel. Nous pourrons nous payer ces vacances sur l’île de Paros dont tu rêves depuis si longtemps !
  • C’est une bonne nouvelle, en effet. Les banques suisses, après tout, ne vont pas si mal que ça !
  • Ah ! mais nos amis banquiers ont travaillé dur. Fini le temps où les dictateurs du monde entier venaient planquer leurs sous dans les coffres suisses ! Maintenant, c’est la qualité qui compte.
  • Vraiment ? Et tu ne trouves pas étrange que nos amis banquiers n’aient changé leurs pratiques qu’au moment où ils ont eu le couteau sous la gorge ?
  • Moi, je crois en la bonne foi des banquiers. Tu ne vas pas nous gâcher nos vacances à Paros, tout de même ?
  • Non, mais je trouve qu’il faut éviter de mettre la tête sous le sable pour ne pas voir ce qui se passe.
  • Mais ma chérie, de toute manière, les Suisses ont toujours eu un intérêt pour l’or, c’est dans leur ADN !
  • Voilà du nouveau : d’où tiens-tu ces renseignements ? Tu as enfin appris à lire ?
  • Mieux que ça : en ton absence, je suis allé fouiner dans l’un de tes vieux grimoires poussiéreux, et je suis tombé sur un passage qui t’intéressera sans doute. Il prouve que, déjà dans l’Antiquité, les Suisses récoltaient l’or.

« La nature n’a exclu de l’environnement aucun des éléments que j’ai mentionnés [les métaux précieux] ; mais elle a créé des veines souterraines pour les contenir. Cela impliquait un travail acharné et ardu, afin que ceux qui avaient un réel intérêt pour ces richesses puissent en faire l’acquisition, non sans souffrir. Ainsi, ce n’étaient pas seulement les mineurs, mais aussi ceux qui amassaient le métal une fois sorti de terre qui, au prix de peines innombrables, pouvaient s’adonner à la chasse à cette possession admirée de tous.

Pour illustrer ce dernier point, il existe des endroits où ce type de métaux se trouve à la surface : du moins, aux extrémités du monde habité, des rivières ordinaires charrient des paillettes d’or. Des femmes et des hommes au corps faible les frottent avec du sable pour les filtrer. Une fois qu’ils ont obtenu les paillettes par un processus de rinçage, ils les versent dans leur creuset.

Posidonios, mon compatriote, affirme que cela se fait chez les Helvètes, et aussi chez certains autres peuples celtes. »

[Athénée Deipnosophistes 6.233c-d]

  • Alors là, mon chéri, tu m’épates ! C’est bien la première fois que tu mets le nez dans un texte grec sans que j’aie dû te forcer.
  • Mais ce Posidonios, sais-tu quand il a vécu ?
  • Entre le IIe et le Ier siècle av. J.-C. C’était un Syrien, originaire de la cité d’Apamée.
  • Donc, si j’ai bien compris, Posidinios affirmerait que les Helvètes – les Suisses, quoi ! – étaient parmi les premiers orpailleurs ? Ils récoltaient des paillettes d’or dans leurs cours d’eau ?
  • Oui, c’était moins pénible que de creuser des mines.
  • Alors tu vois, si les Suisses récoltent l’or depuis si longtemps, c’est un peu normal que leurs banques fonctionnent bien aujourd’hui. Alors, chérie, tu nous réserves deux billets pour Paros ?

2 réflexions sur “Soif de l’or : elle est dans l’ADN des Suisses

  1. Ο διάλογος αυτός μ’αρέσει, επειδή περιέχει χιούμορ και μεταδίνει ευθυμία, τουλάχιστον σ’εμένα. Δεν μπορούμε παντά να ψάξουμε λύσεις στα μέγαλα προβλήματα του κοσμού και να έχουμε μια απάντηση ετοιμή για όλα τα εμπόδια στο πολύπλοκο πλανήτη μας. Όμως καποίοι διανοουμένοι νομίζουν ότι πρέπει να αλλάξουν τον κοσμό και να το κάνουν καλύτερο. Νομίζουν δηλαδή ότι ξέρουν καλύτερα από τους άλλους τι πρέπει να κάνουν όλοι.

    Στο διάλογο ένα συμπαθητικό ζευγάρι μιλάει για ένα ταξίδι στο νησί Πάρο και οι δύο μπορούν να κάνουν αυτό το ταξίδι, επειδή έχουν χρήματα από τους τόκους μιας τράπεζας της Ελβετίας. Νομίζουν ότι οι Ελβετοί είχαν πάντα μεγάλο ενδιάφερον για τα χρήματα, αφού βρήκαν σ’ένα κείμενο των Δειπνοσοφιστών ότι οι Ελβετοί, παλιά στο καιρο των Κέλτων, έψαξαν χρυσό στα ποτάμια.

    Στο 19 αιώνα όμως πολλοί Ελβετοί ήταν φτωχοί και έπρεπε να μεταναστεύουν στην Βόρεια Αμερική ή κάπου αλλού για να έχουν να φάνε. Για αυτό ίσως αυτός ο λαός δεν είναι απλόχερος, πάντα φοβάται ότι όπως παλιά θα είναι φτωχοί, παλιά, όταν ζούσαν στα βουνά και όχι στο λεκανοπέδιο σαν σήμερα. Η μνήμη της προηγουμένης φτωχίας κάνει ένα λαό παρά πολύ ρεαλιστικό, πραγματικό, λιγό καλλιτεχνικό.

    Καλό ταξίδι και καλή διαμονή στην Πάρο. Είναι σημαντικό για τους Έλληνες να υποδέχονται τουρίστες, επειδή χωρίς τουρίστες αυτοί είναι φτωχοί. Ο τουρισμός όμως πρέπει να είναι ήπιος και όχι μια καταστροφή για τους ντοπίους.

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  2. Υ.Γ. Το άρθρο μου θύμισε το μυθιστόρημα του Ελβετού συγγραφέα Blaise Cendrars, L’Or (1925). Σ’αυτό το διήγημα, τα θέματα είναι η φτώχια και η επιτυχία, η μετανάστευση στην Αμερική, η απληστία για τον χρυσό.

    Sur ce sujet des Suisses et de l’or, on peut recommander aux lecteurs qui lisent le français le roman de Blaise Cendrars intitulé L’Or (1925) qui raconte l’émigration vers l’Amérique due à la pauvreté en Suisse, mais aussi le malheur d’un homme victime de la Ruée vers l’or.

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